Les prix de l'immobilier vont-ils baisser ?
Les professionnels de l’immobilier ne sont pas tous d’accord. Certains anticipent une baisse des prix, d’autres préfèrent ne pas faire de pronostics… L’incertitude règne dans le secteur. Pour certains professionnels de l’immobilier, il est encore trop tôt pour savoir si une baisse des prix va se produire.
À moins de savoir lire dans une boule de cristal ! Pour d’autres, une baisse ne peut pas être évitée, liée au moral des ménages et à une possible crise économique.
« Une baisse des prix inévitable »
Selon Henry Buzy-Cazaux, président fondateur de l’Institut du management des services immobiliers, interrogé sur le site Le Revenu.com, « une baisse des prix de 5 à 10% paraît inévitable. »
Les raisons : le choc du confinement sur le moral des ménages et sur l’économie.
L’agence de notation américaine Standard & Poor’s ne prévoit pas d’effondrement des prix immobiliers en France.
Elle estime la baisse à seulement 1,4% en 2020, puis prévoit une nouvelle baisse de 0,5% en 2021.
Toute l’Europe de l’ouest est concernée (- 3,5% en Irlande en 2020, - 3,2% en Espagne…).
Ceux qui sont prudents…
La Suisse, quant à elle, verrait ses prix immobiliers augmenter de 0,5% en 2020.
Certains professionnels de l’immobilier préfèrent attendre avant de tirer des conclusions.
« Il faut savoir raison garder. Nous ne connaissons pas les conséquences de la crise sanitaire, il est trop tôt pour le dire. Tous les secteurs d’activités ont été touchés, c’est une crise systémique. Cela n’a rien à voir avec une crise financière, comme celle de 2008 », souligne de son côté Didier Bertrand, vice-président de la commission nationale transaction de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM).
Dans les métropoles, des évolutions de prix plutôt à la hausse
Là où il y avait déjà un déficit d’offres immobilières, soit dans la plupart des métropoles françaises, les prix ne devraient pas évoluer à la baisse.
À Paris, par exemple, il y a peu de changement. Selon les notaires du Grand Paris, sur un an, d’avril 2019 à avril 2020, les prix des logements ont encore augmenté de 6,8% pour les appartements et de 4,4% pour les maisons.
Dans la capitale, le prix au m² des appartements anciens ressort à 10 530 € en avril 2020, soit + 7,8% sur un an.
« Cette prolongation des tendances haussières ne doit pas étonner », indiquent les notaires : les prix de ventes résultent de négociations conclues en fin d’année 2019 ou au début 2020, alors que le marché restait très dynamique.
Mais ce mouvement haussier ne semble pas s’être interrompu avec la crise.
D’après les prix issus des avant-contrats (compromis ou promesses de vente), on attend en août 2020 un prix de vente de 10 750 € le m² à Paris, soit encore en hausse annuelle de 7,7%.
Le baromètre LPI-SeLoger observe une hausse des prix sur tout le territoire national, s’élevant en mai 2020 à + 5,1 % dans l’ancien, sur un an.
La raréfaction de l’offre de maisons, biens aujourd’hui plébiscités par de nombreux acquéreurs après huit semaines de confinement, peut expliquer cela en partie.
Si la crise sanitaire se transforme en crise financière…
À Marseille, par exemple, il y a toujours actuellement un déficit d’offres, avec un bien pour neuf acquéreurs dans certains quartiers.
La ville fait figure un peu d’exception, car malgré ce déséquilibre entre l’offre et la demande, les prix sont stables.
Ils sont limités par les revenus des acquéreurs, c’est-à-dire leur capacité d’emprunt.
Reste donc à savoir si l’emploi dans la cité phocéenne va être touché par la crise économique, ce qui pourrait entraîner une baisse des prix.
Même interrogation à Toulouse, par exemple, capitale de l’aéronautique et du spatial.
Si ces secteurs pourvoyeurs d’emplois directs et indirects dans la région venaient à licencier en nombre, les prix immobiliers pourraient dévisser.
Le marché de nécessité, toujours-là !
Une chose est sûre : le marché immobilier de nécessité, lié aux divorces, mutations, successions, a repris.
Quand on a besoin de vendre rapidement, baisser le prix de son bien est parfois un passage obligé…
Des opportunités sont peut-être à saisir et des baisses auront peut-être lieu, mais pas plus qu’en temps normal.